Apprenez à freiner en cas d’urgence 


65% des accidents à moto sont précédés d'un freinage d’urgence ! Globalement, vous n’utilisez que 50% de la capacité de freinage de votre machine par manque d’information et de formation.

Le permis de conduire vous a appris cette méthode d’arrêt hors du cadre routier infiniment plus agressif par son environnement. Sur la route, tout devient plus complexe. En réalité, les principes de base d’un gros freinage sont simples, mais ils ne sont pas intuitifs. Il est évident que les possesseurs d'ABS ne sont pas concernés par ce qui suit:

Freiner mais aussi éviter.


Cette auto ne m’a pas vu arriver et elle a grillé un stop.  Deux cas, soit elle continue sa route et je peux m’échapper par la droite,  soit elle pile.
Dans ce cas, je dois m’arrêter court. Que faire ? Que faut-il éviter de faire ?

Les actions initiales sur les commandes au guidon
 



1-  vous coupez franchement les gaz
Pourquoi ? Pour provoquer la première décélération : celle due au frein moteur qui représente 15% de la décélération potentielle de votre moto.
2-  vous ne tentez pas de rétrograder !
Pourquoi ? La moindre action sur l’embrayage va mettre la roue arrière en roue libre et la couper du frein moteur
3 - vous ne touchez pas au frein avant !
Pourquoi ? Un freinage d’urgence en commençant par l’avant augmente le transfert des masses sur la roue avant. Conséquences :
- Vous n’avez plus de précision directionnelle car l’écrasement du pneu sous la charge augmente sa surface de contact avec le sol,
l’effet frein moteur est diminué : la roue arrière touche moins le sol.
Le plus : dans cette phase, on vous a appris à avoir les bras tendus. Certes, mais sans excès, car cette rigidité musculaire serait préjudiciable à toute action de direction. Les bras tendus servent surtout à ne pas vous écraser les machines sur le réservoir (pas valable pour les dames) et à conserver la maîtrise de la direction.
 

L’action simultanée sur la commande au pied




4 Simultanément à la phase précédente, vous freinez de l’arrière, jusqu’à la limite du blocage.
Pourquoi ? Le frein arrière vient s’ajouter au frein moteur, alors que l’avant l’aurait diminué. Il y a d’autres arguments.
- Le train avant s’enfonce moins, donc vous conservez un champ de vison qui porte loin vers l’avant, là où est l’obstacle.
- C’est encore 15% de la décélération de gagné qui s’ajoute au frein moteur.
Le plus  : la position du pied dicte l’efficacité du freinage arrière. Idéalement, c’est avec le premier tiers avant du pied qu’il faut actionner la pédale, une action ainsi mieux dosée. Freiner d’abord de l’arrière n’est pas naturel, entraînez-vous !
 

L’action de complément sur les commandes au guidon



5 - Le freinage avant complète les deux phases précédentes
Pourquoi ? Il faut assurer les 70% du freinage qui restent à fournir pour l’arrêt. C’est vachement délicat. Quoi qu’on fasse, l’avant va plonger, donc l’arrière va délester. L’adhérence sur la roue arrière va donc diminuer et il y a donc risque de blocage de la roue arrière.

La phase préalable à l’arrêt



6 - Avant l’arrêt il faut couper la moto de sa force motrice, donc débrayer !
Vous avez beau freiner, couper les gaz, il va arriver un moment où le moteur va continuer à “ pousser ” la moto et diminuer l’efficacité des gestes précédents. Ce moment est facile à détecter en s’entraînant : c’est celui où le régime moteur va tomber SOUS le seuil normal de ralenti. Entraînez-vous : vous sentirez très nettement ce phénomène de poussée.

Conclusion : à la lecture de ce qui précède, vous aurez remarqué que vous ne freinez probablement pas ainsi. Alors adoptez cette méthode de manière systématique pour être prêt en cas de difficulté. N’oubliez jamais que prévoir ce qui peut arriver permet de réagir comme il convient !

Merci à Thierry Leraud 

Retour à l'index